Bénévole Jean-Pierre

Épisode 3 : « Bénévole, tu racontes quoi ? »

Nous sommes partis à la rencontre de Jean-Pierre, adhérent, bénévole à l’Assiette Solidaire, membre du Conseil d’administration et trésorier au Centre social de Wazemmes. À travers cet échange, il nous livre son parcours de vie et pose un regard bienveillant sur la Maison de Quartier de Wazemmes qui l’a accueilli à bras ouverts.

« Bonjour Jean-Pierre ! Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?

Je m’appelle Jean-Pierre depuis bientôt 82 ans. Je suis né dans un petit village du Pas-de-Calais, mes parents étaient commerçants. Après mes études, j’ai fait mon service national. Cela s’appelait à l’époque « service national actif », c’était la coopération. Comme nous étions tous des groupes où on voyait se profiler à l’horizon 68, on partait en Algérie. Cette période dans ma vie m’a énormément marqué. Je me souviens de l’accueil bienveillant inconditionnel des algériens. Je me suis retrouvé par la suite à Lille, puisque j’y ai fait mes études. J’ai commencé des études en chimie puis, je me suis réorienté vers de la sociologie. Me voilà donc à Lille, j’avais une chambre, rue du marché à Wazemmes.

Après 13 ans en tant qu’adhérent, qu’est-ce qui t ‘as poussé à devenir bénévole ?

Quand je suis arrivé ici en 2007, je me suis installé et j’avais de quoi faire. J’avais ma fille qui habitait à quelques kilomètres d’ici. J’avais le cinéma, les lectures, mais je cherchais un endroit pour manger le midi au moins une fois par semaine. J’en avais marre de rester seul dans ma chambre.

J’ai donc fait le tour du quartier et j’ai trouvé la Maison de Quartier de Wazemmes et j’ai été reçu à bras ouverts. Je me suis dit, c’est une bonne chose. Je suis venu au repas du jeudi, j’ai rencontré des personnes que je connaissais avant, j’ai donc renoué des contacts. J’ai connu Djamel (Coordinateur, responsable du secteur jeunes) qui m’a proposé de faire du soutien scolaire comme j’avais fait des études de science. J’ai donc fait du soutien scolaire en maths avec les jeunes, cela m’entraînait un peu. 

Il y a une grande mixité au Centre social de Wazemmes, qu’est-ce que tu en penses ?

Parfois, je vais dans des endroits où il n’y a que des vieux. Cela ne m’intéresse pas d’avoir des personnes de ma génération. Certes, on se rencontre, on échange, mais je préfère la variété : des jeunes, des moins jeunes, des personnes qui ont fait des études, des personnes qui ont des difficultés scolaires. Lors de l’atelier cuisine de l’assiette solidaire, nous avons reçu, à 8 jours d’intervalle, des jeunes en rupture scolaire qui en avaient marre de l’école. Il y avait des animateurs qui les accompagnaient pour les remettre dans le système. Puis la semaine suivante, nous avons reçu des étudiants en école de journalisme qui étaient parfaitement intégrés. C’est cela qui est intéressant et personne n’est rejeté. Il n’y a pas de différences, des « c’est mieux de faire ceci, c’est mieux de faire cela ». Chacun a son parcours.

Qu’est-ce que le bénévolat au Centre social de Wazemmes t’apporte ?

Il y a des moments, quand je suis à l’atelier cuisine, ou même ailleurs, j’appelle cela des moments de grâce. C’est une phrase d’idéologie, un peu religieuse, mais des moments où on s’aperçoit que tout d’un coup, tout baigne.
On se sent bien, on est bien. On voit les autres autour de nous, cela dure 10 minutes, 1 quart d’heure, 1 demi-heure, mais ce sont des moments vraiment importants dans la vie.

Qu’est-ce qui fait du Centre social de Wazemmes un endroit où il fait « bon vivre » ?

Citation

« Bon vivre », cela veut dire aussi que des personnes qui viennent reçoivent quelque chose, même si c’est peu. Cela remonte il y a une quinzaine d’années, j’ai toujours en tête la personne qui était venue à la Maison de Quartier de Wazemmes. Elle arrivait en catastrophe, c’était la guerre en Yougoslavie. Elle a été prise en charge par ici. On lui a donné des adresses des foyers, etc. Chaque année, elle revient au moins une fois par an nous saluer. Il y a des personnes comme cette femme, plus que l’on ne le pense, qui reçoivent peu, mais suffisamment pour pouvoir évoluer. Une phrase, un sourire, cela peut changer les personnes.


Nous souhaitons remercier Jean-Pierre pour son témoignage auprès de notre équipe du service communication et de son engagement auprès du Centre social de Wazemmes. Retrouvez son témoignage complet sur notre chaîne youtube !

Si comme Jean-Pierre, vous souhaitez devenir bénévole au Centre social de Wazemmes, n’hésitez pas à nous rejoindre 👇

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